jeudi 21 février 2013

Lire la Bible


Alex a fait quelques bêtises avec ses drougs.
Il se retrouve en prison, dont il fréquente assidûment la bibliothèque.
Le voilà plongé dans la lecture de la Bible :
ce n'est pas ce livre qui le guérira de ses pulsions violentes.
Il s'imagine avec délectation dans la peau d'un légionnaire romain
qui flagelle le Christ, trucide ses ennemis en les égorgeant,
ou se livre à quelque orgie après une sanglante bataille.
Le Livre Sacré n'est pas à mettre entre toutes les mains,
Matthew Gregory Lewis l'avait bien compris, comme en témoigne
cet extrait de son roman "Le Moine" (1796) :


"Ambrosio examina le livre qu’elle lisait
et qu’elle avait replacé sur la table :
c’était la Bible en espagnol.


- Quoi ! dit le moine en lui-même,
Antonia lit la Bible, et elle est encore si novice !
Mais, en l’examinant, il s’aperçut qu’Elvire
avait fait exactement la même remarque.
Cette prudente mère, tout en admirant
les beautés des Saintes Écritures,
était convaincue que ces livres, en leur entier,
sont la plus dangereuse lecture
qu’on puisse permettre à une jeune personne.
Plusieurs des récits qu’ils contiennent
ne tendent qu’à faire naître en elle
les plus dangereuses idées ;
tout y est appelé par son nom,
et l’on trouverait à peine un choix
plus complet d’expressions indécentes
dans les annales d’un mauvais lieu.
C’est ce livre cependant qu’on recommande
plus particulièrement aux jeunes filles,
celui qu’on met entre les mains des enfants
dès qu’ils sont en état de l’entendre,
celui qui leur inculque trop fréquemment
les premières notions du vice,
et donne le premier éveil à leurs passions."



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